Maladies cognitives et chutes : ce qu’il faut savoir

Maladies cognitives et chutes : ce qu’il faut savoir

Les températures sont plus froides. Le gel recouvre le sol et les routes. Nos déplacements à pied sont de plus en plus périlleux. Mais, pour les personnes atteintes d’une maladie cognitive, la crainte de faire une chute est plus qu’une pensée occasionnelle en hiver. Novembre est le Mois de la prévention des chutes et nous voulons discuter de pourquoi les chutes sont un souci quotidien pour les adultes plus âgés et les personnes atteintes d’une maladie cognitive. En fait, elles peuvent être dangereuses, voire mortelles.

Le risque de chute ne doit pas être pris à la légère : elles sont la cause principale des blessures chez les Canadiens plus âgés. Au Canada, deux milliards de dollars sont dépensés chaque année à cause des coûts engendrés par les chutes qui peuvent être particulièrement dangereuses pour les personnes atteintes d’une maladie cognitive.

Au-delà des chiffres, elles peuvent avoir un effet déstabilisant et incapacitant sur la vie des personnes. Plus de 1/3 des aînés sont admis en soins de longue durée suite à une hospitalisation à cause d’une chute. Chaque année, 2000 Canadiens âgés de plus de 65 ans décèdent des suites d’une chute. Et, pour combler le tout, elles peuvent être la cause de douleurs chroniques, d’une réduction de la mobilité et de la perte d’autonomie.

Songez maintenant à une personne qui fait une chute ou qui a tendance à en faire et qui en plus est atteinte d’une maladie cognitive.

Les chutes et les maladies cognitives sont intimement liées. Le risque de chute augmente avec l’âge. Si la personne est en plus atteinte d’une maladie cognitive, le risque est bien plus élevé. Selon l’Institut canadien d’information sur la santé, 16 % des admissions à l’hôpital découlent d’une chute chez les personnes âgées atteintes de démence, par rapport à 7 % chez celles ne souffrant pas de démence.

Que faire pour réduire le risque de chute de vos proches atteints d’une maladie cognitive? Voici quelques conseils qui vous donneront matière à réfléchir!

Évaluez le risque

Que les chutes vous inquiètent personnellement, ou si l’un de vos proches est un adulte plus âgé ou une personne atteinte d’une maladie cognitive, il faut savoir à quoi s’en tenir. Commencez par évaluer les risques de chute pour découvrir où sont les risques.

  • Par exemple, si vous êtes atteint d’une maladie cognitive, vous savez certainement déjà que les risques sont plus importants. Que pouvez-vous faire pour les gérer? En premier lieu, vous voudrez que votre domicile ou l’environnement dans lequel vous vivez soit adapté à la maladie. Cela signifie qu’il doit être adapté aux symptômes de la maladie, comme la désorientation et les déséquilibres accrus.

Conseil : Retirez les tapis qui ne sont pas fixes et rangez votre environnement de vie. Cela diminuera le risque de trébucher sur des objets

  •  Lorsqu’une personne atteinte d’une maladie cognitive a d’autres problèmes de santé, ces derniers doivent pris en compte. Par exemple, si la personne est atteinte d’une maladie cognitive et a du diabète, elle doit prendre des mesures pour s’assurer que les deux maladies soient surveillées du mieux possible et adapter l’organisation de leur maison en conséquence. Par exemple, si on ne pouvait accéder à la chambre que par les escaliers, songez à déplacer la chambre dans une pièce du rez-de-chaussée pour ne pas devoir monter les escaliers. Appliquez le même raisonnement pour les autres espaces nécessaires, comme la salle de bain ou la cuisine.
  • Demandez à votre médecin de vous recommander comment faire une évaluation complète des risques de chute. Cette évaluation permettra non seulement d’examiner le risque physique (examen de la démarche, de l’équilibre, de la vision, de l’ouïe, de la santé des os, de la pression artérielle, des médicaments, etc.), mais aussi les facteurs environnementaux (présence d’animaux domestiques, vérification de l’éclairage, etc.) Lorsqu’il s’agit de chutes, il y a de nombreux facteurs de risque. Faire une évaluation complète des risques vous aidera à mettre à jour ces facteurs pour que vous puissiez vous organiser.

Assemblez une équipe!

Comme on le dit à la Communauté engagée pour la prévention des chutes, pour éviter les chutes, toute la communauté doit s’y mettre : nous avons tous un rôle à jouer. Sachez qui sont les membres de votre équipe et qui devrait en faire partie et travaillez ensemble pour préparer un plan de réduction des chutes.

Qui devrait faire partie d’une telle équipe? Toutes les personnes à qui vous pourriez songer! Votre médecin, votre famille et vos amis devraient être impliqués; mais songez également aux autres professionnels qui pourraient vous aider, comme votre chiropraticien et/ou votre ergothérapeute.

Avoir plusieurs personnes de votre côté vous permettra d’évaluer les risques en prenant en compte plusieurs points de vue. Par exemple, un ergothérapeute pourrait attirer votre attention sur un élément de l’environnement auquel un membre de la famille ou un ami n’aurait peut-être pas songé.

Une fois l’équipe assemblée et que le risque a été évalué sous tous les angles, on peut commencer à se concentrer sur le risque le plus contrôlable : le corps.

Renforcement du corps = réduction des risques

Arranger l’environnement à lui seul ne suffit pas pour réduire les chutes.

Renforcer son corps peut non seulement réduire le risque de chute, mais peut aussi aider les personnes qui ont fait une chute à récupérer plus rapidement.

Heureusement le programme Minds in Motion proposé par la Société Alzheimer de l’Ontario se concentre sur la stimulation du cerveau et les mouvements du corps. C’est un excellent programme auquel les personnes atteintes d’une maladie cognitive (stade précoce à modéré) et les partenaires de soins peuvent participer. Le programme permet non seulement de réduire le risque de chute par le biais d’exercices de musculation, mais aussi d’exercer son esprit! Découvrez mindsinmotion.ca pour en apprendre davantage et voir comment trouver un programme près de chez vous!

Le risque de chute n’est pas quelque chose qui doit être pris à la légère. Les chutes peuvent se produire et se produiront chez bon nombre d’entre nous. Quelle chute sera celle qui vous fera souffrir, vous enverra à l’hôpital ou vous blessera grièvement? Rendez-vous à novembresanschute.ca pour voir ce que vous pouvez faire pour sensibiliser votre entourage à ce sujet et comment limiter votre propre risque de chute ou celui d’un proche atteint d’une maladie cognitive.

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